Ombre au tableau

Publié le par Eryn

 

"Ombre et rocher" - Alexandre Koening

 

 

Les vents de révolte se font si nombreux, et à propos de tant de choses qu’on ne les entend plus. Entre le grondement des mauvaises nouvelles servies en fast-food à toute heure de la journée et celui non moins assourdissant des autoroutes, des avions et des machines à laver le linge et la vaisselle, nous planquons nos oreilles sous les casques en tout genre. La musique adoucit les mœurs et le cancer nous guette au travers des ondes téléphoniques, peu importe pourvu qu’on se tienne à bonne distance hertzienne de la fin des uns et de la faim des autres. L’ombre portée sur le mur serait-elle celle d’un voisin qu’il suffira de rentrer la tête dans les épaules, de diriger le faisceau des phares longue-portée juste à côté, là où la route est bien large, sans risque de se perdre dans les recoins sombres.

La nôtre propre, plaquée au sol ou rejetée derrière nous comme une cape de suie grise, nous ne la découvrons qu’à rebours, avec incertitude, cette ombre dans l’ombre trop petite ou trop grande pour s’y reconnaître. Elle est tout ce qui reste d’un passage furtif, muette et sans âme, telle le symbole exact du peu de choses que nous sommes, et que nous laisserons.

Plutôt que l’évocation stupide d’un téléphone portable j’aurais voulu voir sur l’image un coquillage et des mains d’enfant, humer la brise d’une falaise au bord de la mer le plus loin possible d’une quelconque et humaine construction…


Pour cela il me faut de nouveau de toute urgence tourner le bouton off de la télévision et assurer ma sauvegarde – à défaut de me tourner les sangs pour celle des autres à laquelle je ne peux rien, ou si peu – le plus loin possible de cette routine assujettissante : la pseudo-conscience de masse me semble être la pire des dictatures ! Voyez comme il fait gris dans mes mots, sans la douce lumière qui rend à l’ombre ses contours et à l’humanité sa si fragile et perfectible nudité. 

Exercice 37 - Ecriture sur image

Publié dans je rends ma copie !

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K
Ah ben si tu la veux dédicacée, c'est possible hein... un poil plus cher, mais possible ;)
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K
rancunière avec ça ! :0010:
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E
<br /> qui aime bien...<br /> <br /> attends donc que j'ai ENFIN trouvé ta BD, j'men va te faire de la pub' tu vas vouar !!!<br /> <br /> <br />
K
C'est vrai qu'elle écrit drôlement bien hein Eryn... y'a pas à dire...
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E
<br /> :-))<br /> heu, c'est vrai que mes liens disent rien d'autre que les noms de ceux que j'aime mais allez y voir chez KOULOU car lui c'est plus que vrai qu'il DESSINE BIEN !!!<br /> et toc.<br /> <br /> <br />
C
Tu as raison Eve, le jour où les gens cesseront de chercher le bonheur à tout prix, ils se rendront peut être compte qu'il est tout près d'eux, dans leur vie de tous les jours, chaque minute, chaque seconde est une source de bonheur .... de joie et de bien être ...
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E
<br /> :-))<br /> <br /> <br />
G
Article très intéressant et très bien écrit..C'est quelque chose que je ressens très souvent et qui me met très mal à l'aise : savoir et se sentir impuissant...Tout le monde n'a pas l'énergie d'une soeur Emmanuelle et on n'est pas indifférent pour autant...se culpabiliser ne sert à rien...mais le peu que l'on est capable de faire,il faut le faire avec amour,je crois,c'est tout.
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E
<br /> Merci :-) c'est "drôle", l'actualité nous ratrappe, j'ai suivi hier soir différents reportages sur Soeur Emmanuelle, on est en plein dans le sujet. Ce que tu dis est si juste : "le peu que<br /> l'on est capable de faire,il faut le faire avec amour" ... Sans fausse modestie c'est ainsi que je conçois ma propre existence... je n'ai pas besoin qu'on me culpabilise pour donner, ce que JE<br /> peux, avec bonheur. <br /> <br /> <br />